Nous voilà le 24/12/2010… Je n’ai pas tiré de gravures…
paysages de neige habituels. Pour remplacer ce manque, je vous écris un conte de Noël… pas très drôle, j’en conviens,mais qui a le mérite de ne pas être inventé, d’être une réalité vécue ça se passait pendant l’occupation, 42/43…. j’avais donc entre 9 et 10 ans, je me souviens plus avec précision. Les temps étaient durs et les rations réduites au minimum.La bouffe était l’obsession de tous. La viande était rare et remplacée trop souvent par les topinambours (j’aimais assez bien) et les rutabagas (que j’aimais pas du tout).
Fallait becter et mon père ne voulait pas que l’on fasse la fine bouche. Pour ceux qui on connu cette époque, pas besoin de faire un dessin. Ils savent de quoi je parle. Pour les autres, avec un peu d’imagination, peut-être y parviendront-ils ? (mais c’est difficile quand on est repu.) Une remarque en passant, pas d’obèses a l’époque … et les diététiciens des années 40, s’il y en avait, on du fermer boutique par manque de clients.
Nous étions sur le plan physique, nous les enfants, en manque de tout. Ce qui provoquait des maladies et nous affaiblissait.
Pour remédier à cela, dans les haute sphères de l’éducation national et au gouvernement il fut décidé qu’il y aurait chaque jour distribution de biscuits vitaminés. Suivant l’âge notre ration serait de 2 à 4 biscuits… C’était le meilleur moment de la journée, mieux que la récré !
Avec ça que les douceurs,c’était pas l’habitude dans ces temps là,ce fut, pour nous, un vrai bonheur… et probablement une nécessité.
Ginette ma sœur ainée eut, dans le moi qui précéda Noël une drôle d’idée… et elle m’en fit part.
Si à partir d’aujourd’hui, nous gardions et mettions de côté la moitié de nôtre ration de biscuits on pourrait le 24 décembre les remettre à maman qui ferait avec un superbe gâteau et permettrait de fêter dignement Noël !
C’était beau et généreux… ça méritait quand même réflexion, une pareille décision et je reportai ma réponse au lendemain.
Après avoir pesé l’importance du « sacrifice », je donnais mon accord, en pensant que cela allait être dur…
On s’était procuré une boite à biscuits métallique. Je devais avoir droit à deux biscuits par jour. Ma sœur probablement 4 … elle était plus âgée… deux pour elle a mettre dans la boite… le premier jour : trois biscuits. Je la voyais pas pleine ! Le lendemain, même chose. La boite était ensuite cachée dans le bas d’une armoire. Et les jours se succédèrent.
Petit à petit la boite se remplit… la tentation était forte d’y faire une petite ponction… mais chapeau…on tint jusqu’au bout sans même en grignoter un seul.
Le 24 /12 /et pas peu fiers, on remit la boite a nôtre mère…… Émotion, forcément.
Bien évidemment, il n’y avait ce Noël là, pas d’huitres, pas de foie gras, pas de dinde… je ne me souviens d’ailleurs pas du menu qui devait être maigrichon….
Mais il y avait, et grâce à nous : UN GÂTEAU !!