Quelques notes concernant ce dont nous avons déjà discuté.
Ce n’est que très récemment très exactement le 31 octobre 1992 que l’église, par l’entremise du pape JEAN-PAUL II a officiellement levé la condamnation qui depuis 1633 pesait sur GALILÉE.
Cet astronome avait été condamné par le saint-office pour avoir affirmé que la terre n’était pas immobile ni au centre du monde mais qu’elle tournait sur elle-même et autour du soleil, ce qui contredisait les saintes écritures. (géocentrisme) La plupart des hauts-prélats de l’époque savaient ou devinaient que GALILÉE avait vu juste… Mais un tel décentrement de la terre et du ciel risquait d’avoir des conséquences incontrôlables sur la foule des croyants. Car, dès l’instant où la terre cesse d’être le centre de la création ; il perd son privilège, son exclusivité cosmique.
Dans un ouvrage intitulé:(Si dieu avait créé le monde:) le biophysicien MICHEL BANION propose une hypothèse séduisante, mais décevante pour le croyant naïf : un savant d’aujourd’hui peut parfaitement admettre l’hypothèse selon laquelle le monde serait œuvre divine. C’est seulement après la création que se pose le vrai problème : cet univers, de l’atome à la galaxie, est construit selon des structures si précises, obéit à des lois si rigoureuses et si complexes que dieu lui-même, une fois donnée l’impulsion créatrice, la fameuse chiquenaude de « Leibuiz », pourrait difficilement intervenir dans son déroulement, il ne pourrait pas faire en sorte que le monde ne sait pas ce qu’il est devenu. Autrement dit, après la création, il n’a pu qu’assister au déroulement d’un programme cosmique et inéluctable…
« Depuis le big-bang, la main du créateur est retombée, comme inerte. Dieu ne pouvait intervenir sur les forces mécaniques mises en œuvre par un acte de sa propre volonté, voici quinze milliards d’années. De même qu’une avalanche se prolonge jusqu’à ce que la dernière pierre ait atteint la vallée, le processus de construction de l’univers s’est déroulé sans aide extérieur aucun agent théologique d’aucune sorte ne pouvant intervenir.
L’histoire du monde se déroule hors de toute intervention possible de dieu. Autrement dit les guerres, les épidémies, les catastrophes, bref, les malheurs du monde échappent totalement à son emprise. Autrement dit encore, ce que l’on nomme le mal est partie intégrante de l’univers, la destruction étant née en même temps que la création.
Comme il est manifeste que le créateur n’est pas en mesure de corriger les dérapages, c’est que ceux-ci relèvent d’une impulsion antagoniste donnée à la matière dès la naissance de l’univers. Une fois le processus mis en route les répercussions mécaniques du « mal » ne pourraient pas davantage être modifiées que ne l’a été le système de création de la vie.
Ainsi, l’arsenal habituel utilisé par les fidèles pour venir à bout des malheurs, prières, exorcismes,sacrifices, et conjurations, cet arsenal ne sert strictement à rien. du moins sur le plan évènementiel. Sur le plan personnel, les rites ont des effets très positifs pour ceux qui les pratiquent, ne serait ce que par l’investissement affectif, la ferveur, l’offrande etc…etc » Extrait de « un certain regard sur le monde » de : JACQUES LACARRIÉRE
Une autre réflexion du même JACQUES LACARRIÉRE
Pourquoi la science progresse-t-elle presque toujours, pourquoi la politique régresse – t – elle si souvent? Quelques siècles à peine d’exercice de la pensée rationnelle ont agrandi notre vision et notre connaissance du monde physique d’une façon phénoménale, alors que vingt siècles après la démocratie athénienne , notre vision et surtout notre pratique de la démocratie n’ont fait que des progrès mineurs et même discutables. L’hypocrisie ; voire l’irresponsabilité, règnent en maîtresses chez beaucoup de ceux qui critiquent aujourd’hui les progrès de la science et acquis de la modernité. C’est que, dans les sciences et les techniques, il n’y a jamais de retour en arrière plus que dans l’évolution biologique : aucun mammifères n’est jamais redevenu poisson ni aucun oiseau ni reptile !
Dans le domaine politique, au contraire, le retour en arrière est constant. En notre siècle même, on a vu des pays passer de la monarchie ou de la dictature à la monarchie …et l’inverse.
Mais ces retours en arrière ne concerneraient que le seul domaine politique ou social. Qu’elle soit communiste, démocratique,ou tsariste, la Russie ne renoncera pas pour autant à ses forces nucléaires ni à ses entreprises spatiales, et on na pas supprimé les trains pour rétablir les traineaux et les troïkas ! La politique contrairement à la science n’opère jamais à partir de principes rationnels acquis une fois pour toutes, mais en fonction de besoins fluctuants et d’exigences irrationnels.